Il y a 120 ans, la première projection publique du cinématographe Lumière avait lieu sur les Grands Boulevards, non loin du métro Opéra.
Le 25 juin 1956, le cinéma Le Brady, avec son unique écran, ouvrait ses portes non loin de là, au 39 boulevard de Strasbourg dans le 10e. À première vue, rien ne pouvait distinguer des autres ce cinéma de seconde zone. Pourtant, des dizaines de salles qui l’environnaient, ne restent plus que l’Archipel et le Louxor aujourd’hui.
Le Brady devra sa survie à un ensemble de circonstances relevant du hasard, de la détermination de ses exploitants et peut-être aussi de la proximité de ce quartier historique où est née la projection cinématographique. Il se distinguera aussi des autres grâce à sa programmation dédiée au cinéma fantastique et d’horreur, le cinéma bis avant que Quentin Tarantino ne le réhabilite (blaxploitation, giallo, kung-fu, western-spaghetti, morts-vivants, lézards en plastique, érotico-cannibales…) pendant plus de trente ans, puis grâce au rachat de la salle par Jean-Pierre Mocky en 1994, qui l’exploitera pendant près de quinze ans.
Aujourd’hui, le cinéma classé Art et Essai est une « salle de continuation », permettant aux films en fin de course de rester à l’affiche. Il offre aussi une ouverture sur le cinéma jeune public, les cinématographies de l’Europe et du monde (en particulier celles de Turquie et de l’Inde) ainsi que les représentations des sexualités minoritaires à l’écran avec son ciné-club « Le 7e genre ».
Le Brady est rénové en 2009 pour être transformé en cinéma-théâtre et accueille des pièces le week-end. Il dispose de deux salles de 100 et 39 fauteuils.